Chaque année, le grand rendez-vous mondial du photojournalisme édite le bulletin de santé de la planète. A Perpignan, à la fin de l’été, malgré le chaud soleil catalan, les nouvelles qui arrivent sont rarement bonnes. Les guerres et la souffrance humaine y sont montrées à visage découvert. On est loin des salons feutrés du G7 et de ses prises de position par ceux qui ne viennent jamais voir le monde tel qu’il est montré à Visa.
Depuis le 30 août le public se presse à toutes les heures, (10h00-19h00) dans un silence religieux et une parfaite concentration dans les allées de Visa. Tous viennent prendre des nouvelles du monde. Cette 31 eme édition renseigne toujours aussi fidèlement de l’état de la planète et des activités humaines, guerrières, le plus souvent. Le souci environnemental est une nouvelle fois au cœur des 24 accrochages. L’ impressionnante exposition de Kirsten Luce attire tous les regards dans l’espace intérieur des Dominicains. La photographe américaine dévoile le cruel envers du décor du tourisme animalier mondialisé et les souffrances endurées pour que les visiteurs de quelques minutes arrivés de l’autre bout du monde puissent immortaliser en selfies tarifés leur voisinage séquentiel avec un ours drogué, un tigre enchaîné ou un éléphant martyrisé. Dans la grande cour les photos géantes déployées au grand soleil catalan peuvent même attiser les débats.
« C’est insupportable et inacceptable de traiter de cette manière les animaux » s’exclame Christine, retraitée de Perpignan. « Ceux qui mettent en scène ainsi les animaux pour quelques cabrioles sont également ceux qui les soignent, les nourrissent, prennent soin d’eux au quotidien. Ce sont des pratiques anciennes » lui répond son amie Doris qui met en avant sa vie passée africaine et sa bonne connaissance de l’Asie. Ailleurs, les accrochages, dans douze lieux différents ne font pas débat. Plus de 900 photos dénoncent sans fard ni exagération le monde tel qu’il est. En Syrie, Abdulmonam Eassa est un témoin précieux de la vie quotidienne dans la Goutha orientales. Entre deux fusillades et bombardements, il fixe la vie, la détresse, les fragilités au cœur de la défense civile syrienne dans une ville devenue prison en attendant la fin du siège qualifié d’inespéré. Parce que les habitants avaient fini par ne plus l’espérer. Ivor Prickett pour le New York Times grave dans notre mémoire l’insoutenable combat pour la reconquête de Mossoul au milieu de civils surgissant à tout moment sur les scènes de cette guerre.
Visa pour l’image : l’Afrique en souffrance
Le Sahel de Pascal Maître n’est pas en guerre officielle mais en insécurité politique et surtout alimentaire dans cette immensité frontalière entre l’océan des sables et les forêts tropicales. Pascal Maître (National Géographic) montre le quotidien des populations parmi les plus démunies et les plus fragiles de la planète. Plus au sud, le lac Victoria, n’est pas en bonne santé. La prolifération des Jacinthes de mer et les pollutions diverses menacent l’équilibre environnemental et finalement économique de toute la zone. « Si rien ne change, alors d’ici quelques années, le grand lac deviendra un espace d’eaux mortes » estime Frédéric Noy. « L’esprit du festival, c’est de dénoncer, de montrer ce que l’on ne montre pas ailleurs dans les médias sauf quelques magazines. Dénoncer c’est l’ADN de notre festival et notre sensibilité pour les sujets environnementaux ne datent pas d’hier » explique Jean François Leroy directeur général et fondateur de Visa qui refermera ses fenêtres sur le monde le 15 septembre au soir. Après, pendant une semaine, les scolaires viendront apprendre le monde avec les meilleurs témoins de ce temps : les photoreporters.
(1). Lauréat du Visa d’or humanitaire du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) 2019
Civilians running for cover after a bombardment reportedly by Syrian and Russian forces targeting the rebel-held town of Hamouria. Eastern Ghouta, January 6, 2018.
© Abdulmonam Eassa / AFP. Winner of the Humanitarian Visa d’or award – International Committee of the Red Cross (ICRC) 2019
Photo libre de droit uniquement dans le cadre de la promotion de la 31e édition du Festival International du Photojournalisme « Visa pour l’Image – Perpignan » 2019 au format 1/4 de page maximum. Résolution maximale pour publication multimédia : 72 dpi
The photos provided here are copyright but may be used royalty-free for press presentation and promotion of the 31th International Festival of Photojournalism Visa pour l’Image – Perpignan 2019. Maximum size printed: quarter page.
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Visa pour l’image de Perpignan. Gratuit. De 10h00 à 20h00 tous les jours jusqu’au 15 septembre. 24 expositions. Plus de 900 photos sur 12 sites. www.visapourlimage.com
. Y aller. Depuis Paris, Valence… 6 TGV par jour. Par avion : 4 vols par jour (Air France. Hop).
Se loger : hôtel disponible en ville à partir de 50 €. Pour réserver www.perpignantourisme.com.
Renseignement OT Perpignan Méditerranée. Place de la Loge à Perpignan.
Voir la mer :Canet-En-Roussillon à 15 minutes en bus (Station Bd Wilson).
Collioure : TER en 20 minutes. Gare Centre Del Mon.