Visa pour l’image : le monde tel qu’il est

Kistern Luce, dans l'envers du décor des animations touristiques animalières. Photo TopSud News
Kistern Luce, dans l'envers du décor des animations touristiques animalières. Photo TopSud News

Chaque année, le   grand rendez-vous mondial du photojournalisme  édite le bulletin de santé de la planète. A Perpignan, à la fin de l’été, malgré le chaud soleil catalan, les nouvelles qui arrivent sont rarement bonnes. Les  guerres et la souffrance humaine y sont montrées à visage découvert. On est loin des  salons feutrés du G7  et de ses prises de position par ceux qui ne viennent jamais voir le monde  tel qu’il est montré à Visa.  

Des civils courent se mettre à l’abri après des frappes aériennes attribuées aux forces russes et syriennes sur la ville de Hamouria, aux mains des rebelles. Ghouta orientale, 6 janvier 2018.
© Abdulmonam Eassa / AFP (1)

Depuis le 30 août le public se presse  à toutes les heures, (10h00-19h00) dans un silence religieux et une parfaite concentration dans les allées de Visa. Tous viennent prendre des nouvelles du monde. Cette 31 eme édition renseigne toujours aussi fidèlement  de l’état de la planète et des activités  humaines, guerrières, le plus souvent. Le souci environnemental est une nouvelle fois au cœur des 24 accrochages. L’ impressionnante exposition de  Kirsten Luce attire tous les regards dans l’espace intérieur des Dominicains. La photographe américaine dévoile le cruel envers du décor du tourisme animalier mondialisé et les souffrances endurées pour que les visiteurs de quelques minutes arrivés de l’autre bout du monde  puissent immortaliser en selfies tarifés leur voisinage séquentiel avec un ours drogué, un tigre enchaîné ou un éléphant martyrisé. Dans la grande cour les photos géantes  déployées au grand soleil catalan peuvent même attiser les débats.

visa pour l'image. Kirsten Luc dénonce la souffrance des animaux sauvages et touristiques
visa pour l’image. Kirsten Luc dénonce la souffrance des animaux sauvages et touristiques; Photo topsud news

« C’est insupportable et inacceptable de traiter de cette manière les animaux » s’exclame Christine, retraitée de Perpignan. « Ceux qui mettent en scène ainsi les animaux  pour quelques  cabrioles sont également ceux qui les soignent, les nourrissent, prennent soin d’eux au quotidien.  Ce sont des pratiques anciennes » lui répond son amie Doris qui met en avant sa vie passée africaine et sa bonne connaissance de l’Asie. Ailleurs, les accrochages, dans douze lieux différents ne font pas débat. Plus de 900 photos dénoncent sans  fard ni exagération le monde tel qu’il est. En Syrie, Abdulmonam Eassa est un témoin précieux de la vie quotidienne  dans la Goutha  orientales.  Entre deux  fusillades et bombardements, il fixe la vie, la détresse, les   fragilités au cœur de la défense civile syrienne dans une  ville devenue prison  en attendant la fin du siège qualifié  d’inespéré. Parce que les habitants avaient fini par ne plus l’espérer.  Ivor Prickett pour le New York Times grave dans notre mémoire l’insoutenable  combat pour la reconquête de Mossoul au milieu de civils surgissant à tout moment sur les scènes de cette guerre.

 Visa pour l’image  : l’Afrique en souffrance

Les "visateurs", attentifs et concentrés.
Les « visateurs », attentifs et concentrés.

Le Sahel de Pascal Maître n’est pas en guerre officielle mais en insécurité politique et surtout alimentaire dans cette immensité frontalière entre l’océan des sables et les forêts tropicales. Pascal Maître (National Géographic) montre le quotidien des populations parmi les plus démunies et les plus fragiles de la planète. Plus au sud, le lac Victoria, n’est pas en bonne santé. La prolifération des Jacinthes de mer et les pollutions  diverses menacent l’équilibre environnemental et finalement économique de toute la zone. « Si rien ne change, alors d’ici quelques années, le grand lac  deviendra un espace d’eaux mortes » estime Frédéric Noy. « L’esprit du festival, c’est de dénoncer, de montrer ce que l’on ne montre pas ailleurs dans les médias sauf quelques magazines. Dénoncer c’est l’ADN  de notre festival et notre sensibilité pour les sujets environnementaux ne datent pas d’hier » explique Jean François Leroy directeur général et fondateur de Visa qui refermera ses fenêtres sur le monde le  15 septembre au soir. Après, pendant une semaine, les scolaires  viendront apprendre le monde avec les meilleurs témoins de ce temps : les photoreporters.

(1). Lauréat du Visa d’or humanitaire du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) 2019
Civilians running for cover after a bombardment reportedly by Syrian and Russian forces targeting the rebel-held town of Hamouria. Eastern Ghouta, January 6, 2018.
© Abdulmonam Eassa / AFP. Winner of the Humanitarian Visa d’or award – International Committee of the Red Cross (ICRC) 2019
Photo libre de droit uniquement dans le cadre de la promotion de la 31e édition du Festival International du Photojournalisme « Visa pour l’Image – Perpignan » 2019 au format 1/4 de page maximum. Résolution maximale pour publication multimédia : 72 dpi

The photos provided here are copyright but may be used royalty-free for press presentation and promotion of the 31th International Festival of Photojournalism Visa pour l’Image – Perpignan 2019. Maximum size printed: quarter page.
Copyright and photo credits (listed with captions) must be printed.

Visa pour l’image de Perpignan.  Gratuit. De 10h00  à 20h00  tous les jours jusqu’au 15 septembre. 24 expositions.  Plus de 900 photos sur 12 sites. www.visapourlimage.com

. Y aller. Depuis Paris, Valence…   6 TGV par jour.   Par avion : 4 vols par jour (Air France. Hop).

 Se loger : hôtel disponible en ville à partir de 50 €. Pour réserver www.perpignantourisme.com.

Renseignement OT Perpignan Méditerranée. Place de la Loge à Perpignan.

Voir la mer :Canet-En-Roussillon à 15 minutes en bus (Station Bd Wilson).

Collioure : TER en 20 minutes. Gare Centre Del Mon.