Sète : sauver un territoire et 3 000 petites entreprises

Sète : sauver un territoire et 3 000 petites entreprises
Privées e clients pendant des semaines, les entreprises conchylicoles doivent survivre. © Photo OMT Sète - Claude Cruells

Sauver les personnes, oui surtout les personnes, au jour le jour avec toute l’énergie disponible. Et puis aussi sauver les entreprises et les emplois, autrement dit la vie économique, c’est aujourd’hui le credo de toutes les collectivités en France, en Italie et partout où le coronavirus passe. Il faut agir et surtout agir vite pour éviter que le tissu économique ne se délite définitivement. À Sète et plus largement dans le pays de Thau (Marseillan, Mèze, Bouzigues, Balaruc, Frontignan), la crise installée est violente parce qu’elle touche de plein fouet plus de 3 000 PME de moins de dix emplois. Et tout le monde redoute un effondrement de la majorité de ces petites unités d’accueil et de production.

« C’est notre devoir en cette période de crise sanitaire d’anticiper. Anticiper la fin de cette crise, anticiper une reprise d’activité. Anticiper sur de nouvelles méthodes pour sauver, maintenir et pérenniser demain notre activité économique. Alors, il faut savoir innover et transgresser les règles tatillonnes et les habitudes. Il faut aider nos commerçants, à nos PME, à ceux qui ont investi, qui emploient et font vivre notre territoire » explique François Commeinhes le maire de Sète et président de Sète Agglopôle Méditerranée, qui connait mieux que personne la spécificité de ce tissu économique riche mais fragile et privé d’activités pour plusieurs très longues semaines à l’heure du printemps au moment justement ou le territoire sort d’une relative léthargie hivernale.

Un paradis fragilisé

Ce territoire béni des dieux vient essentiellement des touristes qui venaient capter cette lumière unique et l’art de vivre. Le rêve est suspendu. Escale à Sète  le rendez-vous des traditions marines est remis à 2021. Les thermes de Balaruc-Les-Bains sont désertés, fermés et les conchyliculteurs n’ont plus de clients pour expédier leur marchandise ni même de visiteurs pour déguster huîtres et moules dans leurs mas de dégustation avec vue imprenable sur la lagune. Enfin, bijoux vivants de l’attractivité estivale, les festivals sont directement menacés promettant des soirées de grand désert au théâtre de la mer. Déjà le World Wide Festival a abandonné la partie et la campagne 2020 des bateaux de croisière semble condamnée, définitivement. Ce qui représente une perte sèche de chiffre d’affaires pour des centaines de commerçants, petits opérateurs locaux privés de ressources. Pour faire face, un plan de refinancement de 20 M€ vient d’être proposé pour sauver les plus fragiles et espérer un avenir, une autre vie économique et sociale après ce désastre. « Il s’agit d’assurer une trésorerie immédiate pour les commerçants, pour les petites entreprises. Il faut intégrer un accompagnement sur le long terme » ajoute Yves Michel, maire de Marseillan, en charge de l’économie à l’Agglopôle. Pendant que les soignants sont en première ligne pour sauver les vies humaines dans les centres de réanimation, c’est donc un autre combat qui commence dans l’incertitude.