Comme le temps revient aux nouvelles expériences, avec ou sans masque, il faut cheminer avec toute l’énergie possible jusqu’au Miam de Sète. Histoire de se rafraichir. A condition de trouver une place pour garer la charriotte ou de choisir vélo ou trottinette.

Les arts modestes du musée international de Sète (MIAM) ne manquent jamais d’appétit. En attendant que le lieu cultissime déménage dans le bâtiment du conservatoire imaginé par l’iconoclaste architecte Rudy Ricciotti, les artistes fêtent les vingt ans d’existence de ce lieu emblématique des arts populaires. Pour l’occasion Hervé Di Rosa, artiste, président-fondateur du Miam et Bernard Belluc, complice de toujours dans cette aventure ont regroupé pour l’éternité, les plus belles épopées artistiques qui ont traversé de part en part le musée en deux décennies. On se souvient assez facilement de Kitsch Catch, de Gromiam pour un hommage appuyé à l’esprit grolandais. Et mieux encore on se remémore les fameux Shadoks qui avaient pompé tout le sens critique des visiteurs au point de les rendre baba de cette toute première série culte de la télévision française en noir et blanc et en humour décalé. Tout cela donne donc une compilation hardie des recherches artistiques du MIAM sous le titre de Forever MIAM. « Cette fois-ci c’est vraiment du concentré de MIAM. On n’a pas voulu submerger les visiteurs sous des quantités phénoménales d’objets. On propose dans le surMiam une sorte de résumé des 45 ans expositions qui ont eu lieu ici pendant ces vingt ans. Le SurMiam, c’est un peu la vitrine à rangement du meilleur de ces vingt ans » s’exclame Hervé Di Rosa.

Le président fondateur est toujours intrépide et insaisissable à l’heure sacrée du vernissage en petit comité puisque les lois sanitaires ne permettent toujours pas de se rassembler, collés-serrés pour festoyer l’art modeste. Hervé Di Rosa, qui ne perd jamais le nord, rêve tout haut du futur lieu, bien plus vaste qui permettre de présenter toute les collections du MIAM, y compris d’ailleurs les fameuses caravanes décorées qui avaient forgé l’initiale réputation du MIAM. Surtout, Di Rosa promet un lieu ouvert et convivial où les visiteurs pourront s’asseoir, pour partager le verre d’amitié ou le miam-miam forcément. Mais pour cette perspective, il faudra s’armer de patience. En attendant, on peut aussi visiter Psyché-délices, un regroupement des belles œuvres des artistes psychédéliques de toute la France. L’accrochage est servi chaud sur une musique forcément psychédélique qui propose un contrepoint parfait aux collections de Bernard Belluc qui immortalisent l’esprit populaire français à travers les âges de ce monde moderne. Il s’agit bien sûr, on l’a compris ? d’un moment léger et rafraichissant. Qui fleure bon le retour des beaux jours.
Christian Goutorbe
Expositions jusqu’au 9 janvier à Sète. www.miam.org