Ôdeep One dans la bataille mondiale de la solution hydroalcoolique

Régis Révilliod, président d OFW Group devant son bateau-usine, ancien train-ferry de l’ère soviétique

Un bateau-usine dédié à l’embouteillage à bord de l’eau de mer des grandes profondeurs, devient la première force de production de solution hydroalcoolique, solution rare et précieuse sur le front de la guerre sanitaire contre le Covid-19. Les premières bouteilles sont sorties de cette usine  flottante. Plus de cent tonnes du précieux  désinfectant ont déjà pris la route. Ôdeep One est aujourd’hui considéré comme la première usine française de production de solution individuelle désinfectante. Et à grande échelle.   

 

Régis Révilliod, président d OFW Group et son fils Carl, directeur de la flotte, lors d'une ultime mise au point de la chaîne
Ôdeep One avait accueilli une chaîne ultramoderne d’embouteillage afin de remplir des bouteilles d’eau des profondeurs. Voici l’outil idéal pour fabriquer et conditionner une solution hydroalcoolique. Régis Révilliod, président d OFW Ships et son fils Carl, directeur de la flotte, lors d’une ultime mise au point de la chaîne. Photo TopSud News

Ôdeep One le bateau de pêche de l’eau des profondeurs marines vient de lancer sa production de solution hydroalcoolique. Et déjà  la société OFW Ships croule sous les commandes, de France, de toute l’Europe et même d’Afrique. Après deux premières campagnes en Méditerranée en janvier pour récupérer l’eau de mer des grandes profondeurs, riche en sels minéraux, l’ancien train-ferry de l’ère soviétique, un monstre de 28 000 tonnes, est revenu à quai dans le port de Sète pour participer à l’effort de guerre sanitaire national. « Nous possédons une usine complète capable d’embouteiller dans des flacons de 60 centilitres. Et nous avons en stock 3 millions de préformes de bouteilles non striées qui correspondent parfaitement au cahier des charges pour contenir une solution hydroalcoolique. C’est mon fils, Carl, qui dirige la flotte de notre groupe qui a eu l’idée de tout cela, de se rendre utile à la nation et même bien au-delà » explique Régis Révilliod, le président d’Ôdeep Fresh Water Group, armateur des deux premiers bateaux de pêche en eau profonde. Et les choses sont allées très vite pour lever toutes les barrières administratives et ainsi faire face à une pénurie mondiale de produits désinfectants.

Le marché mondial de solution hydroalcoolique

« La cellule de crise de Bercy a travaillé dans l’urgence pour nous permettre d’obtenir toutes les autorisations administratives. Et le marché qui s’ouvre devant nous est mondial puisque, nos voisins italiens et espagnols, durement touchés ont les mêmes besoins » poursuit le fondateur de cette société atypique. OFW Ships, a notamment obtenu le droit d’acheter de l’Éthanol, produit de base pour confectionner cette fameuse solution désinfectante, additionné de glycérine, d’eau oxygénée. La production a démarré en cette troisième semaine de confinement grâce à une levée de fonds privés en attendant une participation financière éventuelle de la BPI.

Les flacons sont conditionnés en palettes, prêt à être embarqués par des camionneurs
Ôdeep One propose une chaîne logistique sans discontinuer. Les flacons sont conditionnés en palettes, prêt à être embarqués par des camionneurs. Photo Topsud News.

Une chaîne logistique complète dans le port de Sète

« Trés rapidement, nous pouvons produire 800 000 flacons par semaine , c’est-à-dire une solution hydroalcoolique, conditionnée, livrée sur palettes et que l’on peut charger à l’intérieur même de notre navire-usine de production. Et ensuite, nous estimons pouvoir produire en vitesse de croisière,  1 million de bouteilles par semaine dans un format parfait pour une utilisation quotidienne, aussi bien pour les pompiers, les maisons de retraites, les pharmacies, ou les entreprises de transport qui peuvent directement passer commande et venir charger à Sète » ajoute le président Régis Révilliod dont le projet d’une boisson à l’eau de mer, riche en concentration de sels minéraux, est remis à beaucoup plus tard. Sauf si la société confirme son option d’achat pour un bateau similaire comme c’était prévu au lancement de l’opération « eau des profondeurs ».Sur Ôdeep One, quarante-cinq personnes, ingénieurs ou marins sont engagés dans cette guerre éclair contre le Coronavirus sur un marché tendu et porteur.