
Ils ne sont pas fous ces romains. Ils ont, en bonne partie, construit et embellie la ville de Nîmes (Gard). Et aujourd’hui, face aux arènes, ils se sont installés dans un musée de la Romanité ultra-moderne à l’architecture foncièrement contemporaine. « Face aux arènes massives, il nous fallait une bâtiment léger, aérien. Si j’avais pu, j’aurai posé le musée sur de solides pilotis. Mais nous sommes dans une zone sismique. Alors j’ai choisi cette structure avec des panneaux de verre sérigraphiés qui donnent ainsi le sentiment d’une étoffe tendue sur l’architecture » commente L’architecte Elizabeth de Portzamparc qui signe le geste magistral de ce musée de la Romanité

. Faute de pilotis et de musée perché, l’architecte a conçu une rue comme un passage au milieu du musée qui débouche sur un jardin à la fois archéologique et botanique. Ledit jardin fonctionne comme un parc municipal pour se délasser en observant les reflets changeants des nuages sur les parois miroir. « Et forcément cela peut donner envie d’entrer au musée, d’autant que l’on aperçoit de l’extérieur des fragments de pièces exposées. Ce n’est pas un lieu fermé, recroquevillé sur lui-même » poursuit Elizabeth de Portzamparc. A l’intérieur du musée, 5000 pièces sont exposées pour dire la vie des romains à Nîmes voici 2500 ans. 5000 pièces sur un trésor archéologique exceptionnel, unique en Europe : 25 000 pièces de l’époque romaine sont conservées ici à Nîmes. A l’intérieur du musée, l’interactivité est omniprésente. Pour comprendre et mieux cerner l’histoire de chaque objet et surtout pour mieux imaginer la vie autour des grands monuments, notamment la maison carrée parfaitement conservée à dix minutes à pied de ce musée de la Romanité. Mais le bonus de ce musée, c’est encore sa partie sommitale, la terrasse. Elle surplombe le cœur de ville et surtout les arènes. Elle est totalement végétalisée ce qui renvoie à l’esprit du jardin du rez-de-chaussée. Elle est en libre accès par ascenseur. Et elle abrite désormais une bonne table. C’est le 2, dirigé par le chef Franck Putelat (2 étoiles à Carcassonne) qui propose notamment sa bouillabaisse de foie gras. A l’étage inférieur, les gladiateurs se désolent. Ils ont le fumet de la cuisine mais pas la saveur. Les combattants du Colysée de Rome sont en exposition temporaire jusqu’en septembre. Impressionnants à deux cents pas des arênes !