Montarnaud : la justice épingle les logeurs indélicats pour harcèlement

les logeurs indélicats de Montarnaud sont convoqués le 29 juin prochain au palais de justice de Montpellier
Les logeurs indélicats de Montarnaud sont convoqués le 29 juin prochain au palais de justice de Montpellier

Les harceleurs de soldats de première ligne dans la guerre contre le Covid-19 sont dans le collimateur de la justice. Les logeurs indélicats de Montarnaud (Hérault) sont en premiers de cordée. Les voisins irrespectueux de sapeurs-pompiers du SDIS 34 pourraient bientôt les suivre dans le sas judiciaire.

C’est le 29 juin prochain que les indélicats voisins des soldats de première ligne contre le Covid-19 découvriront la réalité judiciaire de leurs agissements. C’est ce jour-là que ce couple de retraités de Montarnaud est convoqué, espérons-le, à visages découverts, devant les juges du tribunal correctionnel de Montpellier (Hérault). En mars dernier, ces propriétaires âgés de 80 et 75 ans étaient entrés en guerre ouverte avec leur locataire, Mélina, infirmière–anesthésiste au CHU, engagée corps et âme, comme on peut l’être en zone de Covid-19. Pour réconforter. Pour soigner. Pour sauver ceux qui pouvaient l’être encore. Mélina avait pris soin de regrouper dans son logement du rez-de-chaussée de leur villa, sa mère, en bonne santé, jusque-là placée dans une résidence pour personnes âgées, sa fille et sa petite-fille.

Privés de chauffage, d’eau chaude, de télé, de wifi

Mieux : la jeune infirmière avait d’elle-même choisie de s’écarter de l’appartement de Montarnaud, pour se loger dans le studio de sa fille près du centre hospitalier et réduire les risques de contamination. Mais, les propriétaires avaient estimé que cette promiscuité, les locataires au rez-de-chaussée, eux au premier étage, était un risque encore trop grand pour leur propre santé. Alors, ils avaient engagé le bras de fer, coupé l’eau chaude, la télé, le wifi, pour qu’enfin les locataires qui payaient le loyer déguerpissent. Ce qui fût fait au 31 mars en pleine tension pandémique. Quinze jours plus tard, après enquête de gendarmerie, les deux propriétaires ont été placées en garde-à-vue. Ils sont ressortis du nouveau palais de justice de Montpellier avec, sans doute, de nouvelles certitudes.

Mis en examen pour harcèlement

Ils ont été mis en examen pour harcèlement, atteinte à l’intimité de la vie privée, voie de fait et contrainte pour forcer des personnes à quitter leur habitation. Puisque le couple de logeurs malveillants avait tout fait pour rendre la vie de leur locataire impossible. « Pour ne pas jeter de l’huile sur le feu, notamment des réseaux sociaux, Mélina ne commentera pas cet épilogue judiciaire assez logique. Elle reste totalement concentrée sur sa mission chaque nuit en secteur covid-19 du centre de réanimation du centre hospitalier de Montpellier qui représente aujourd’hui 80 % de sa vie » indique le bâtonnier Rémi Lévy, avocat de l’infirmière injustement jetée à la rue. En attendant l’audience du 29 juin, les logeurs indélicats devront vivre avec un autre type de virus insidieux, la mauvaise réputation qui s’est répandue comme une trainée de poudre dans le village de Montarnaud.