Les pays européens les plus touchés par le Coronavirus

Europe, le continent le plus touché par le Coronavirus
Europe, le continent le plus touché par le Coronavirus. © Katarzyna for Adobe Stock

À la mi-avril les statistiques de la mortalité liée au Coronavirus montrent clairement que l’Europe est la plus touchée. À l’exception de l’Allemagne et de la Grèce. Selon les travaux de l’institut Économique Molinari.

Selon les données compilées par l’Institut Économique Molinari (IEM), de nombreux pays européens ont été, et de loin, les territoires les plus impactées par la mortalité liée au Coronavirus. À partir des chiffres fournis par l’institut américain John Hopkinsde Baltimore datées au 17 avril, les économistes établissent de saisissants parallèles entre le nombre de décès par habitant et les dépenses de santé observées pour ces pays en 2018. Dans ce classement, la Belgique arrive très largement en tête avec 448 morts par million d’habitants. C’est quatre fois plus que le voisin allemand (110 décès/million). Cette mortalité exceptionnelle est notamment liée à celle enregistrée dans les maisons de repos autrement dit maisons de retraite avec le correctif que la Belgique flèche systématiquement les victimes de la pandémie. Ce qui n’est pas le cas de tous les états.

Espagne : la mortalité dans les maisons de retraite

Graphique dépenses et santé dans le monde
Sources : John Hopkins au 17 avril 2020, OCDE (dépenses et santé) et FMI (dépenses, déficit et dette publique) année 2018.
© Institut Économique Molinari

L’Espagne est dans la même tranche extrême de mortalité au-dessus de 400 décès par million d’habitants (412) avec là encore de graves problèmes sanitaires montrées du doigt dans les « pensions ». Cette hécatombe dans les maisons de retraite d’Espagne est particulièrement notable dans la région de Madrid et en Catalogne. Au 20 avril, l’autorité judiciaire avait ouvert une vingtaine de procédures et lancé des enquêtes préliminaires pour des faits de mises en danger d’autrui et non-assistance à personne en danger. Logiquement l’Italie, premier pays touché par la pandémie pointe en troisième position (368 décès) alors qu’on note une forte décélération de la circulation du virus après six semaines de confinement et que les écoles ne rouvriront qu’en septembre. Avec 276 décès enregistrés, la France se situe dans la tranche haute de la mortalité dans un contexte d’une grande complexité opérationnelle (manque de masques et de tests de dépistage). À la date du 17 avril, les États-Unis présentaient un taux de mortalité dans la moyenne mondiale (101 décès) des pays touchés mais le rythme de progression est tel qu’on peut considérer que le pays le plus puissant du monde va aussi présentée  la population la plus martyrisée de cette dramatique séquence : au rythme de 3 000 décès en moyenne par jour et ceci avant le déconfinement de plusieurs États du sud. Et pourtant selon les chiffres exploités par l’institut Molinari, le pays de Donald Trump est aussi celui qui dépense le plus pour la santé : 10 586 $ soit tout de même 17 % de son PIB.

La stratégie gagnante de l’Allemagne

Incontestablement, l’Allemagne, semble avoir, à ce jour, conduit une stratégie sans faute sous houlette de Christian Drosten, professeur en virologie à l’hôpital de la Charité de Berlin. Ce médecin-chercheur de haut niveau est sans doute le premier, dès le 30 décembre 2019, à prendre conscience du danger qui guette alors que les territoires chinois infectés ne sont pas encore confinés. Une capacité de réanimation (25 000 lits contre seulement 5 000 en France, parc porté à 32 000), une précoce et massive politique de dépistage expliquent la maîtrise de la pandémie dans le pays. Même si aujourd’hui, les autorités allemandes redoutent une seconde vague bien plus meurtrière avec les effets   pervers du déconfinement. 

Coronavirus - Covid-19, ruban noir
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À l’autre bout de ce classement de la mortalité liée au Coronavirus, on trouve le Japon (2 décès par million d’habitants), la Corée du Sud (4 décès avec dépistage massif) et la Grèce qui est parvenu à fermer ses frontières assez rapidement pour s’abriter de la circulation européenne du virus.

Sous réserve qu’à Athènes le fléchage de centaines de décès Covid-19 n’ait pas été oublié au moment de la déclaration à l’état civil. L’Iran et la Chine, deux pays touchés de plein fouet par la pandémie ne font pas partie de l’étude compte-tenu de la faiblesse de la mortalité déclarée par les autorités.

Dépenses de santé : le grand Hiatus

Dans ce travail de collecte des données les experts de l’institut Molinari, mettent les dépenses de santé en parallèle avec ces chiffres de mortalité. Avec de sacrées surprises. La Belgique (4 944 $ par habitant en 2018) et la France (4 965 $) consacrent respectivement 10 et 11 % de leur PIB à la santé soit à peu près les mêmes données que le Japon. C’est environ un tiers de plus que l’Espagne (3 323 $) et l’Italie (3 428 $). La Suisse, vertueuse et organisée dépense 7 317 $ pour contenir la létalité de la pandémie. Pour obtenir de bons résultats sanitaires, l’Allemagne dépense 5 986 $ soit 11 % de son PIB. Mieux encore, la Grèce pays économiquement affaiblie, ne consacrait en 2018 que 2 238 $ par habitant à son système de santé soit 8 % de son PIB dans une situation d’équilibre des comptes publiques. Incontestablement, il y aura matière à décrypter les stratégies des différents gouvernements engagés dans la grande bataille contre le Coronavirus.