Le Sanctuaire des Alpes : la symphonie sauvage

Le sanctuaire du vivant : les Alpes;
Le sanctuaire du vivant : les Alpes;

Sublime et parabolique, voici donc « Le Sanctuaire » le  film réalisé par Frédéric Fougea pour dire la beauté de la nature des Alpes et de ses acteurs. Ils sont animaux et  végétaux accrochés aux surfaces  inhospitalières et vertigineuses de la haute montagne du Vercors, du Mercantour, des Dolomites italiennes  ou du  Cervin en Suisse.  Plus quelques humains qui viennent s’insérer dans cette histoire-là de grande et belle nature.  Pendant deux ans,  vingt cameramen ont filmé sans relâche,  la nature magistrale et sauvage. Comme jamais sans doute, ils se sont approchés de l’espèce vivante, pour en piéger tous les regards et même les sentiments :  la peur, la faim, le  froid, la curiosité,  l’éducation des petits. La solidarité, l’amour. On  découvre le retour du gypaète barbu et du lynx dans les montagnes d’Europe occidentale. On observe la vigilance de la famille des bouquetins pour ne pas payer le prix du sang aux rapaces. Et aussi l’apprentissage de l’équilibre à flanc de falaise pour cueillir  les sels minéraux sur la paroi verticale.

Louve et ses six petits

Puis, pas à pas pendant 90 minutes, on accompagne la passionnante migration de « Louve » et de ses six petits. Enceinte, la fiancée du chef de la meute  veille jusqu’à la mort son loup aimé et mortellement  blessé par un ours. Et même longtemps après son dernier soupir, elle  reste allongée sur sa dépouille dans la neige glacée des Dolomites  avant de partir pour trouver son propre territoire, pour que  vivent ses petits à naître à l’abri de la violence de la meute. Louve accomplit un périple solitaire  de 1300  kilomètres. Par moment  via la géolocalisation, on la suit sur la grande et belle carte des Alpes d’Europe. Elle traverse l’Autriche puis la Suisse avant d’accoucher dans le massif du Mont Blanc. Puis finalement de partir vers les Alpes du sud. « Nous n’avons pas filmé au hasard. Tout était écrit d’avance pratiquement, grâce à un minutieux travail de préparation qui nous a pris deux ans  puis   grâce des prises de vue pratiquement quotidiennes.  Nous connaissons  bien les animaux que nous filmons. Ils ont leurs habitudes » indique  Frédéric Fougea  pour  expliquer  une  bluffante performance de proximité  cinématographique avec les vivants de  la montagne. « Là-haut, quand il n’y a plus rien à manger,  ce n’est  pas la règle du plus fort qui s’impose.  C’est  la solidarité qui permet de survivre et de vivre. Et de gagner »  explique Frédéric Fougea.  La voix de Gérard Lanvin donne encore plus de relief à cette secrète et magnifique lecture  du grand  sanctuaire alpin qui rassemble aujourd’hui encore,  plus de 30 000 espèces. Ainsi, après les eaux  vives du printemps,   cheminant sur des sentiers abruptes, on portera un regard nouveau, riche, incisif  sur ce sanctuaire européen de la vie. Parabole absolue des temps modernes, enrichie des données scientifiques sur le  vivant,   Frédéric Fougea raconte encore dans son film, la merveilleuse histoire d’une souche morte apparemment depuis des décennies, privées de son feuillage et de ses racines. Mais, elle  continue à vivre par la résurgence alimentaire des arbres qui l’environnent et le nourrissent. Le sanctuaire a été diffusé en exclusivité sur France 2 le samedi 23  février dernier dans la série  « Mon plus  beau pays ». Le film, bouleversant, parce qu’il dit les vraies racines du vivant,  a  été vu par 2,3 millions de téléspectateurs. Il est disponible en replay sur France Télévision jusqu’au 2 mars prochain. Le DVD  est attendu pour le 28  février.  A partir de 12,50 €  dans vos  magasins habituels.