Le QR code débarque dans les villes de grande solitude

La version numérique de la fameuse attestation de déplacement obligatoire est opérationnel. via le site du ministère de l'intérieur.

 

Les geeks qui rêvent d’évasion au large de leur zone de  confinement  vont pouvoir abandonner leur stylo bille. Christophe Castaner, le ministre de l’intérieur a annoncé  la mise en place d’une  version numérique de la  fameuse attestation de déplacement devenue obligatoire pour  franchir la porte du chez-soi confiné. Cette  version numérique du visa très temporaire est accessible via un formulaire disponible en ligne sur le site internet du ministère de l’intérieur. Ce formulaire permet de renseigner les différentes informations relatives  à l’identité, l’adresse, le motif de la sortie ainsi que la date et l’heure. L’opération génère un fichier PDF  regroupant l’ensemble  de ces  informations. Il comporte  automatiquement un QR Code  qui doit être présenté aux  forces de l’ordre  soit un téléphone mobile soit sur une tablette numérique.

« Plus de souplesse »

« Aux premiers jours du confinement, j’ai refusé les solutions d’attestations numériques qui avaient rapidement vu le jour sur internet, parce qu’elles ne protégeaient pas les données personnelles. Parce qu’elles augmentaient les risques de fraude. Parce qu’il s’agissait de mettre en place le confinement et de le faire appliquer. Deux semaines plus tard, les enjeux et les principes du confinement semblent être désormais compris et globalement respectés par les Français. J’ai donc décidé d’autoriser la mise en place d’un dispositif numérique. Il se veut un élément de souplesse » a indiqué Christophe Castaner en présentant la version III  « du visa de sorties ». Le ministre de l’intérieur promet que les données personnelles ne seront pas compilées.

 

Le credo et le créneau des sorties

Le  credo et le créneau des sorties ne changent pas. On  peut quitter sa  base de confinement : Pour faire des courses de première nécessité, pour se rendre au travail, pour visiter des parents dans le besoin de soins, pour se rendre à un rendez-vous médical, administratif, judiciaire ou d’intérêt général.

Et aussi toujours  bien sûr pour promener son chien ou faire du sport sans vélo dans un rayon d’un kilomètre et pendant une heure maximum.

« Les contrôles se poursuivent. Les plages et les sites touristiques restent fermés. Dés les premiers  jours du confinement, tous les préfets de la côte méditerranéenne sont tombés d’accord sur cette position. Et pendant la période  de confinement la notion de départ en vacances n’existe pas » a indiqué Jacques Witkowski, le préfet de l’Hérault samedi dernier lors  du débarquement à Sète de plus de 600   touristes et camping-caristes rapatriés du Maroc. Samedi, le préfet de l’ Hérault annonçait la mobilisation de 900  personnes des forces de l’ordre (3500  pour toute l’Occitanie) pour contrôler et endiguer le mouvement des « vacanciers » du confinement. Depuis le début du confinement, plus de 83000  contrôles ont été effectués avec un taux deverbalisation qui s’établit à 10%.

Ne sortez pas,  il n’y  a rien à voir,  rien à  faire !

 Pour ceux qui souffrent  de ne pas être dehors, épongez  rapidement  vos larmes et   vos frustrations. Dehors ? La vie, la vraie, celle que vous aimez, bouillante, printanière et rayonnante n’existe plus. Les routes et les rues sont vides sauf quelques policiers qui contrôlent. Les rares passants, dont le sourire est entravé par des masques, des foulards, des bandanas rasent les murs.L’ambiance est anxiogène,  y compris dans les rares  commerces alimentaires ouverts. Le trait de côte, celui qui nous fait rêver, en avril au sortir de l’hiver, n’existe plus. Il est barricadé, gardienné. Désespérément désert.

Ici comme partout ailleurs, il n’y a rien à faire. Il n’y a strictement  plus rien à voir. Quand vous  restez chez vous, dans votre bulle, vous ne perdez rien. Le printemps, le vrai, puis l’été qui suivra,  c’est pour demain.