Les chercheurs français de ID-Solutions ont mis au point des kits performants et ergonomiques pour démasquer illico les variants parmi les souches de Covid-19. Les scientifiques de Montpellier étaient déjà en précurseur sur les tests PCR.
Les variants britanniques, brésiliens, sud-africains ne voyagent plus incognito, en lunettes noires en France. Depuis le 4 février dernier les experts en biologie moléculaire de la société ID-Solutions proposent à qui veut dépister (laboratoires et hôpitaux) un test à peu-prés infaillible et facile à utiliser pour démasquer cette internationale nouvelle génération de serials contaminants. Au bout d’une heure, la réaction chimique des enzymes ad hoc donne des histogrammes, des courbes de différentes couleurs qui s’affichent sur un écran d’ordinateur. L’opération de séquençage demande plus de temps, environ une semaine pour publier le passeport génétique de l’ennemi public sanitaire numéro un.
L’ennemi public sanitaire numéro pisté dans les éprouvettes
Les laboratoires d’analyses partent d’une souche positive de PCR, des tests pour la plupart mis au point dans les laboratoires de recherche d’ID-Solutions. Nous sommes à Grabels, sur les hauteurs de Montpellier dans un immeuble moderne recouvert de grandes plaques de verre,. C’est le siège du groupe Inovie, partenaire de la start-up. Cette société héberge la pépite absolue créée en 2016 par quatre scientifiques de pointe : ingénieurs ou chercheurs. Il s’agit de Philippe Pourquier, de Frédéric Fina, de Christophe Campanieri et de Lise Grewis.
Du cancer au Covid-19
La feuille de route est simple et déjà prometteuse : créer un kit en oncologie pour avancer sur la ciblage de la thérapie. En 2019, les kits sont au point avec des très bons résultats et ils sont livrés pour un chiffre d’affaires de 75 000 €. Mais la fabrication de ces kits très attendus pour mieux traiter le cancer est aussitôt mise en sourdine avec l’arrivée de l’ouragan du Covid-19. « On savait faire des kits et surtout on avait de la matière première. Alors, à la demande des hôpitaux français on s’est lancé dans la mise au point puis la fabrication sur place, à 100 %, de kits PCR. C’était en mars dernier. On était huit. Aujourd’hui, nous sommes trente et nous sommes en cours d’embauche de cinq personnes supplémentaires, plus des stagiaires » raconte Lise Grewis la directrice générale de la start-up. Dans le même temps, le chiffre d’affaires est devenu stratosphérique pour faire face. Car au printemps dernier la demande de test PCR s’est emballé, pour atteindre 50 M€ fin décembre dernier.
Variants, les imposteurs entrent dans la danse
Entre temps, les variants se sont invités dans le scénario catastrophe de tout l’univers humain sur terre. « En décembre dernier, on a commencé à entendre parler des ces variants, inquiétants. On avait fait rentrer beaucoup de stock de matière première pour voir venir et on avait le savoir faire pour monter ces kits et en face de nous nos clients, ceux qui nous avions servis en test PCR » poursuit Lise Grewis. Alors les têtes chercheuses de ID-Solutions ont travaillé nuit et jour. Le 23 janvier les autorités françaises de santé ont lancé un appel d’offres. « Nous étions déjà prêts. Quatre jours plus tard, le 27 janvier, notre kit est validé par l’ANSM avec bien sûr le parrainage scientifique d’Innovie » ajoute encore Lise Grewis nullement grisée par ce succès phénoménal. Elle préfère appuyer sur le patriotisme de la petite entreprise qui fabrique tout sur place au rythme de 300 000 échantillons à tester par semaine. Parce que la France a décidé de cribler massivement les variants. Et pour une fois, les autorités françaises de santé ne manqueront pas de munitions pour mener la guerre contre le Covid-19.