,
Les maires n’ont pas vocation à détricoter à leur manière le confinement des lieux culturels. C’est ce qu’écrit noir sur blanc le juge administratif de Montpellier. Retour à la case « fermeture » pour les musées de Perpignan. Voire pour le musée d’Issoudun.
Sans surprise aucune le juge administratif de Montpellier (Hérault) a mis fin à la très médiatique réouverture des musées de Perpignan (Pyrénées-Orientales) orchestrée par le maire RN Louis Aliot. Pour retoquer les quatre arrêtés municipaux de réouverture, le juge s’est logiquement appuyé sur le décret publié le 29 octobre dernier qui organisait la fermeture de nombreux établissements : salles de spectacles, cinémas, restaurants et musées. « Les circonstances actuelles ne permettent pas au maire de procéder lui-même à la réouverture d’un musée» indique le tribunal dans son jugement alors que la mairie évoquait notamment la mise en place d’un strict protocole sanitaire de visites.
Culture condamnée
Et, comme on pouvait s’y attendre, Louis Aliot a estimé que la mesure était purement politique et il a décidé de faire appel de cet arrêt, une décision prise à la demande de la préfecture des Pyrénées-Orientales. Dans la foulée Louis Aliot a aussitôt lancé une vaste campagne d’affichage aux parvis des musées sur le thème « musée fermée, la culture condamnée ».
2300 visiteurs en une semaine
La mesure de fermeture a étonné les passants alors que les commerçants du cœur de ville ont regretté cette clôture « administrative » notamment du musée Hyacinthe Rigaud, fleuron artistique de la ville avec une fameuse exposition d’hiver consacrée aux portraits des reines de France dont la mise en place aura coûté près d’un million d’euros alors que le confinement des lieux culturels a plongé les peintures du Château de Versailles dans la pénombre et dans une grande solitude muséale. Cette parenthèse de sept jours aura permis à 2300 visiteurs de bénéficier de cette évasion culturelle et gratuite.
Et, soudain, Issoudun aussi !
Dans le même temps, la bataille des musées s’est transportée à Issoudun avec la réouverture samedi dernier du musée de l’ hospice Saint Roch. Le maire, André Laignel, figure historique du Parti socialiste et vice-président de l’association des maires de France a estimé que l’accès à la culture était un besoin essentiel. Cette réouverture municipale fait l’objet d’une procédure en annulation de la part de la préfecture de l’Indre. Qui devrait logiquement aboutir à un reconfinement des œuvres contemporaines de la ville. Alors que dans le même temps, les autorités nationales, notamment Roseline Bachelot, réfléchissent à haute voix à la meilleure manière de déconfiner les espaces culturelles.