Don Quichotte et les éoliennes : déboulonnage d’ici quatre mois

Marion-Laure et Christian Jessel, vivent à moins d'un kilomètre des éoliennes de la colère qui devront être démontées pour suivre un jugement du tribunal judiciaire de Montpellier (c) topsud News

 

Le compte à rebours a commencé pour les sept éoliennes posées sur les hauteurs de Lunas et de Lodève (Hérault). Dans quatre mois, elles doivent avoir totalement disparu du paysage vallonné du Haut-Hérault. Comme si elles n’avaient jamais existé. Mais le constructeur de cette ferme sans permis a fait appel de la décision de justice.

Hidalgo Don Quichotte de la Mancha, chevalier star du moyen âge espagnol doit se retourner dans son tombeau et rire au paradis. Le combat qu’il avait entrepris contre les moulins à vent des hauts plateaux de Castille va bientôt porter ses fruits sur le Massif de l’Escandorgue, qui domine la plaine de l’Hérault dans le sud de la France. Même si ce chevalier historique, emblématique, n’est pas pour grand-chose dans cette procédure. Ainsi, sept éoliennes, les modernes moulins à vent, sont-elles condamnées à mort. Elles sont vouées à être démontées, déboulonnées dans un délai de quatre mois passé la signification du jugement du tribunal judiciaire de Montpellier (Hérault). Au-delà de ce délai, le juge a fixé l’astreinte quotidienne à 9000 euros ce qui fait cher le kilowatt/heure d’énergie du vent.

Des éoliennes jugées illégales

C’est que l’exploitant de cette ferme éolienne, Energie Renouvelable du Languedoc, a persisté à faire tourner les pales pour brasser l’air et la brume de ce bucolique balcon du Causse en plein milieu d’un couloir de circulation des oiseaux migrateurs. Les édificateurs de ces géants de plus de quatre-vingt-dix mètres ont ignoré deux annulations de permis de construire via le conseil d’Etat et une annulation du permis d’exploiter. ERL fait appel de cette décision et la firme demande de sursoir à la décision exécutive dudit démontage.

«Lorsque ces sept éoliennes auront disparu de notre paysage, ce sera une nouvelle vie pour nous, sans le ronflement permanent des éoliennes. On pourra enfin rouvrir les fenêtres en été pour s’aérer » espèrent Christian et Marion-Laure Jessel, dont la ferme équestre est perchée à sept cent mètres à peine de cette installation jugée illicite.

Une nouvelle vie pour les  riverains

Depuis le développement forcené des fermes éoliennes dans le secteur, leur pension pour chevaux et leur affaire de randonnées équestres ont périclité parce que les collines plantées d’éoliennes sont un repoussoir pour les passionnés de nature. Le collectif 34-12 réunissant les opposants a mené un combat long et coûteux pour parvenir à cette rarissime décision de justice. « C’est une décision très importante pour l’ensemble des personnes qui luttent pour que les fermes éoliennes ne se développent pas n’importe comment, au détriment, des paysages, de la faune et des riverains. Cela fera jurisprudence » estime Marjolaine Villey-Migraine, la présidente de ce collectif. Mais pour l’instant, les éoliennes sont toujours là, massives et impressionnantes narguant pour quelques semaines encore, la plume suspendue de l’écrivain Miguel de Cervantes, père du visionnaire Don Quichotte, le premier opposant historique, mais chimérique, aux éoliennes.