Sea-Fitness : la « bonne mer » des sportifs

Les adeptes dusea-fitness font du sport dans l'eau de mer. Pratique vertueuse et bonne pour la santé
En groupe, l'exercice sportif dans l'eau de mer devient un moment de convivialité.
Marcher dans l’eau de mer, faire du sea-fitness dans la Méditerranée, c’est la pratique sportive tendance du moment. Surtout en été. Mais aussi en hiver. C’est simple, ouvert à tous et bon pour la santé.  Dixit Hippocrate lui-même.

L’iconique grand médecin des grecs expédiait ses patients blessés de guerre marcher dans la mer Egée version antique du Sea-fitness. Pour se requinquer. Et les  guerres étaient permanentes en  ce temps-là. En Languedoc, berceau du Sea-Fitness, Thierry Roudil, spécialiste de la préparation physique des sportifs de haut niveau, a posé les bases de cette discipline vertueuse. Car, pour garder la forme, incontestablement cette pratique  est le sport idéal. La discipline propose une dépense calorique hors-normes. Elle ménage les articulations et les cartilages et promet un renforcement musculaire en profondeur. « Le travail physique dans l’eau de mer entraîne une importante dépense calorique. Le corps humain à 37°C doit lutter contre la plus faible température de la mer qui se situe en général entre 17 et 23°C, voire bien plus bas en hiver. Quand on produit un effort musculaire, on doit lutter contre la pression de l’eau qui est très largement supérieur à celui de l’air. En général la masse volumique est plus de 800 fois supérieur » explique Thierry Roudil, ancien professeur de préparation physique à l’université de Sports Montpellier-2. Avec Alain Delmas, il a rédigé un ouvrage très pédagogique (Marcher dans l’eau de mer. Editions Amphora). Il s’agit de comprendre comment la pression de l’eau peut agir sur le corps humain. Mais on peut aussi pratiquer sans résoudre les équations de biomécanique proposées par le professeur Roudil. Selon ses calculs  validés par des expériences  de bio-mécanique,  la vitesse d’exécution  est prépondérante dans la dépense d’énergie et le travail des muscles.

Thierry Roudil encadre un groupe de sportifs qui pratiquent le sea-fitness
Thierry Roudil, préparateur physique de haut niveau est un des précurseurs du Sea-fitness en France. © TopSud News
Lutter contre la résistance de l’eau

« L’augmentation de la vitesse des mouvements, entraîne une augmentation des résistances à l’avancement. Dans l’eau, en raison de la forte densité, cette accélération se traduit par une débauche d’énergie supplémentaire » indique Thierry Roudil. Selon ses calculs, lorsque le marcheur double la vitesse de ses mouvements, la résistance de l’eau est multipliée par quatre ce qui réclame des efforts quatre fois plus importants pour progresser ou effectuer les mouvements. Et la pression exercée sur le marcheur ou le sportif debout n’a rien à voir avec celle exercée sur le nageur  qui est en suspension relative dans l’eau. Toujours selon Thierry Roudil, le simple fait d’augmenter le niveau d’immersion multiplie les efforts nécessaires pour avancer.

 

Entre un homme qui chemine dans l’eau au mollet et le même sportif qui est immergé au sternum le rapport de résistance de l’eau est multiplié par dix. « Et surtout on évite de solliciter les muscles du dos en s’immergeant au-dessus du nombril, voire au niveau des épaules » ajoute le coach. « Le Sea-Fitness m’a permis de renouer avec le sport, de perdre un peu de poids. J’ai un meilleur maintien, une autre posture corporelle » témoigne Bernard, soixante ans, ancien joueur de water-polo. Pour Richard, autodidacte de la marche dans l’eau, qui trottine à l’instinct 45 minutes par jour, l’exercice est devenu un credo de santé. Il a perdu du poids et il a amélioré toutes  ses données physiologiques en matière de glycémie et de cholestérol sans pour autant solliciter des genoux que la course à pied avait fragilisé. « Dans l’eau le surpoids n’est plus un handicap insurmontable. On est tous à égalité, ou presque » ajoute Valérie qui pratique trois heures par semaine « sauf quand l’eau est trop froide ». Pour la forme mais aussi pour le plaisir du corps et de l’esprit ! Et aussi pour la beauté de la peau qui bénéficie à chaque séance d’une heure d’automassage intense. Avec en prime des oligoéléments marins. C’est la « bonne mer » !

Comment pratiquer :

Seul ou en groupe. Avec coach, séances entre 8 et 12 € pour 45 ou 60 minutes. L’heure de travail est un bon paramètre.
Etre équipé : une combinaison (à partir de 50 €) pour l’arrière-saison et l’hiver, un shorty (35 €) pour l’été. Des petites chaussures water-proof pour avancer d’un pied assuré (10 à 20 €). Un chapeau et de la crème solaire pour se préserver du soleil. Des gants palmés (10 à 15 €) pour bien faire travailler les bras.

Surveiller sa posture dans l’eau : attention, la confrontation avec la mer n’est pas anodine. Il faut surveiller sa posture, progresser plutôt penché en avant pour prendre soin de son dos. Les addicts les plus aguerris pratiquent pendant toute l’année.  Sauf les jours de tempête où ils restent au port  pour boire du rhum.