Printemps des Comédiens : les trois mousquetaires contre les keufs du Cardinal

Les trois mousquetaires sont en lutter permanente avec les gardes du Cardinal.
Les trois mousquetaires sont en lutter permanente avec les gardes du Cardinal. ©Aurelien-Gabriel-Cohen
 Sans  scène et sans  selle (de cheval), les trois  mousquetaires, « la série » ont cavalé pendant sept heures dans le parc du Château d’O de Montpellier dans le cadre du Printemps des Comédiens. Ils ont  hypnotisé et pris en otage les spectateurs du Printemps des Comédiens. Morbleu ! Voici donc les Mousquetaires du Roi à la sauce Collectif 49 701 du studio théâtre d’Asnières.  Accrochez-vous à votre petit trépied pliant de camping, car ces mousquetaires-là sont renversants, perchés, totalement perchés, intrépides et  endurants, pour vous tenir en haleine (fraiche) pendant sept heures lorsque se donne l’intégral des trois premières saisons ( neuf épisodes).Et ne cherchez pas à vous échapper. Ces guerriers-là vous attrapent. Ils vous tiennent. Par les yeux ! Et pire encore par les oreilles tellement les  voix sont parfaitement travaillés, les textes  bien donnés, rendus, appliqués pour rendre compte des agissements de tous les acteurs royaux de cette année de chaos de 1625. Et des aventures des Mousquetaires.
@Aurelien-Gabriel-Cohen

Tout ceci est écrit dans la langue et dans l’esprit  du XVII eme, même si bien sûr, confort moderne oblige, on ne saurait se passer, dans une série comme celle-ci, de Chronopost de Gascogne, des analyses ADN, de Monsieur de Cahuzac et des fructueux échanges entre le roi et le Cardinal sur ParcourSup ou la bande de Gazza.  Voire  même la boutique en  ligne d’ Emmanuel Macron pour vendre des  produits dérivés de l’ Elysée. Pour « choper » le spectateur et ne plus le lâcher, l’œuvre d’ »Alex » Dumas  a donc été relue, fortement secouée et même corrigée, avant d’être saucissonnée. Elle est  servie sans  décor, sinon un décor naturel et contemporain. Pas de chapeau à plume, pas de  bottes de cuir, pas  de cape,  pas de canassons et encore moins de séquence d’escrime puisque les  bretteurs-experts du roi n’ont même plus d’épée. Tout juste des couteaux. Ou des dagues si l’on veut faire un peu guerrier de ZUP.  Ils se présentent en cache-poussières de cuir, tendance western-spaghetti chinés aux puces de Saint Ouen.

Ils mènent campagne à pied, deviennent des fines lames de faubourg, « petites gueules et gros couteaux » comme le dit si bien la critique littéraire Pascale Heynemann sur le plateau de Télé XIII, la chaîne officielle du règne de Louis XIII encore adolescent qui suit de près l’actualité royale en cette année 1625. A ce stade de la deuxième saison, la dinguerie est absolue. Des experts  en littérature, loufoques,  tous coiffés de perruques d’intellectuels rebelles, se battent pour définir le travail romanesque d’Alex Dumas. Dont le renommé Esteban Diaz convaincu qu’il a « écrit avec  ses cojones», en s’épongeant abondamment une  poitrine velue largement découverte.  Et quand les mousquetaires, donnés comme « chambreurs plus que bretteurs », passent enfin à l’action, c’est pour combattre les gardes  du Cardinal, costumés en policiers qui se déplacent en  Renault Clio avec gyrophare. Au besoin, ils peuvent fouiller le public ou l’évacuer lors de l’incendie  du château de Monsieur de Trémouille.  Chez les trois mousquetaires  calibre « 49 701 », le danger est permanent. Il est partout. Devant ou derrière le public. Sur les côtés. Jaillissements de personnages  ou de situations incongrus : travelos  costumés façon les Baudin, foulées jupitériennes du roi,  ou  un bon pétard pour faire oublier à la reine  Anne d’Autriche la  disparition des douze ferrets.  Les  trois prochaines saisons sont en fin d’écriture. Elles  sont attendues, toujours sans  scène, sans  selle et sans épée… pour cet été.

La distribution  des intrépides acteurs :

Mise en scène collective sous la direction de Jade Herbulot (Le Cardinal) et Clara Hédouin.

Eléonore Arnaud (Anne d’Autriche), Maxime Legac-Olanié (D’Artagnan)  Robin Causse (Aramis), Guillaume Pottier (Athos), Maximilien Seweryn (Tréville) Grégoire Lagrange (Louis XIII).

Les rendez-vous  des trois mousquetaires LA SERIE.

Printemps des  Comédiens. Château d’O de Montpellier :

lundi 11 juin 18h30. Saison  1

Mardi 12 juin 18h30. Saison  2

Mercredi 13 juin 18h30. Saison 3

Le jeudi 14 juin à 17h00. L’intégrale  (45 €).

Le 17 juin à Châtillon (17h00).  Premier cycle (saison 1, 2 et 3)

Les 31 juillet et 2 août.  A Paris, Lycée Jacques Decour. Festival Paris l’été.
Deuxième cycle (Saison 4, 5 et 6).

www.printempsdescomediens.fr