Tout ceci est écrit dans la langue et dans l’esprit du XVII eme, même si bien sûr, confort moderne oblige, on ne saurait se passer, dans une série comme celle-ci, de Chronopost de Gascogne, des analyses ADN, de Monsieur de Cahuzac et des fructueux échanges entre le roi et le Cardinal sur ParcourSup ou la bande de Gazza. Voire même la boutique en ligne d’ Emmanuel Macron pour vendre des produits dérivés de l’ Elysée. Pour « choper » le spectateur et ne plus le lâcher, l’œuvre d’ »Alex » Dumas a donc été relue, fortement secouée et même corrigée, avant d’être saucissonnée. Elle est servie sans décor, sinon un décor naturel et contemporain. Pas de chapeau à plume, pas de bottes de cuir, pas de cape, pas de canassons et encore moins de séquence d’escrime puisque les bretteurs-experts du roi n’ont même plus d’épée. Tout juste des couteaux. Ou des dagues si l’on veut faire un peu guerrier de ZUP. Ils se présentent en cache-poussières de cuir, tendance western-spaghetti chinés aux puces de Saint Ouen.
Ils mènent campagne à pied, deviennent des fines lames de faubourg, « petites gueules et gros couteaux » comme le dit si bien la critique littéraire Pascale Heynemann sur le plateau de Télé XIII, la chaîne officielle du règne de Louis XIII encore adolescent qui suit de près l’actualité royale en cette année 1625. A ce stade de la deuxième saison, la dinguerie est absolue. Des experts en littérature, loufoques, tous coiffés de perruques d’intellectuels rebelles, se battent pour définir le travail romanesque d’Alex Dumas. Dont le renommé Esteban Diaz convaincu qu’il a « écrit avec ses cojones», en s’épongeant abondamment une poitrine velue largement découverte. Et quand les mousquetaires, donnés comme « chambreurs plus que bretteurs », passent enfin à l’action, c’est pour combattre les gardes du Cardinal, costumés en policiers qui se déplacent en Renault Clio avec gyrophare. Au besoin, ils peuvent fouiller le public ou l’évacuer lors de l’incendie du château de Monsieur de Trémouille. Chez les trois mousquetaires calibre « 49 701 », le danger est permanent. Il est partout. Devant ou derrière le public. Sur les côtés. Jaillissements de personnages ou de situations incongrus : travelos costumés façon les Baudin, foulées jupitériennes du roi, ou un bon pétard pour faire oublier à la reine Anne d’Autriche la disparition des douze ferrets. Les trois prochaines saisons sont en fin d’écriture. Elles sont attendues, toujours sans scène, sans selle et sans épée… pour cet été.
La distribution des intrépides acteurs :
Mise en scène collective sous la direction de Jade Herbulot (Le Cardinal) et Clara Hédouin.
Eléonore Arnaud (Anne d’Autriche), Maxime Legac-Olanié (D’Artagnan) Robin Causse (Aramis), Guillaume Pottier (Athos), Maximilien Seweryn (Tréville) Grégoire Lagrange (Louis XIII).
Les rendez-vous des trois mousquetaires LA SERIE.
Printemps des Comédiens. Château d’O de Montpellier :
lundi 11 juin 18h30. Saison 1
Mardi 12 juin 18h30. Saison 2
Mercredi 13 juin 18h30. Saison 3
Le jeudi 14 juin à 17h00. L’intégrale (45 €).
Le 17 juin à Châtillon (17h00). Premier cycle (saison 1, 2 et 3)
Les 31 juillet et 2 août. A Paris, Lycée Jacques Decour. Festival Paris l’été.
Deuxième cycle (Saison 4, 5 et 6).
www.printempsdescomediens.fr