Occitanie veut carburer à l’hydrogène

Toyota est le premier constructeur de véhicules à combustible. Ici le modèle phare, la Miraï prisée par les taxis Hype
Toyota est le premier constructeur de véhicules à combustible. Ici le modèle phare, la Miraï prisée par les taxis Hype

L’hydrogène décarbonée sera l’avenir de l’Occitanie. C’est ce que dit Carole Delga, la présidente de la région.  Entendez par là que la collectivité va investir 150 M€ d’ici 2030 pour que se mette en place un dispositif de production et de distribution de cette énergie présentée comme la plus vertueuse. L’Occitanie espère participer à la mise en place d’une vingtaine de stations de distribution   alors que des opérateurs énergétiques et des transports en commun du Tarn et de l’Aveyron  rapprochent leurs  forces depuis plusieurs mois pour avancer sur un dossier prometteur. Il s’agit notamment d’envisager la mise en place de stations pour le rechargement en énergie de bus de transports en commun et de flottes d’entreprise. Pour la région, il s’agit notamment  de mettre en place un TER  dont les motrices seront alimentées par  de l’hydrogène issue  de la filière vertueuse. C’est-à-dire que l’hydrogène  est obtenue par électrolyse de l’eau à partir de la fourniture d’une électricité elle-même décarbonée, d’origine notamment éolienne ou solaire.

Réseau embryonnaire et discontinu

Aujourd’hui, le dossier hydrogène semble avancer lentement alors que les pouvoirs publics et les opérateurs énergétiques se focalisent sur l’électrique. Le nombre encore limité de véhicules disponibles, parfois même encore expérimentaux constitue un frein. Et,  le développement en « catalogue » ne pourra se faire que s’il existe un réseau  hydrogène dense et cohérent de stations pour refaire le plein en quelques minutes (contre plusieurs heures pour un véhicule électrique) notamment avec les investissements d’Air Liquide. Pour l’instant, dans l’hexagone on recense  seulement une vingtaine de stations hydrogène opérationnelles dont certaines sont privées et dédiées à des flottes de véhicules d’entreprise.  Ces stations sont plus particulièrement déployées  sur des axes spécifiques : Paris-Normandie, zone lyonnaise région grenobloise et moyenne  vallée du Rhône. Dans la  configuration actuelle, les Hauts de France, PACA et Aquitaine ne sont pas encore desservies. Au proche horizon, 2020   on devrait passer à quarante stations dont cinq en Occitanie. Dans cette région qui joue à fond la carte des nouvelles énergies, les projets sont nombreux : création d’une usine de production à Port-La-Nouvelle, mise en place d’une barge à propulsion hydrogène dans le port de Sète e aide à l’acquisition de 600 véhicules qui ne produisent ni rejets (sauf de la vapeur d’eau), ni odeurs, de quoi réduire de 55 millions de tonnes de C02 d’ici 2050.  A cette date, les différentes études projettent un chiffre d’affaires de 50 Mds pour cette nouvelle filière et la création de 150 000  emplois en France.

– En France, le réseau actuel de distribution de carburants est  de 11 000  stations dont 10 % délivrent du bioethanol E85.

En 2020, on estime à 600  le nombre de Toyota Miraï qui seront livrés en France, notamment à des sociétés de taxi. Même si le déploiement des véhicules particuliers à pile à combustible prendra beaucoup de temps.