Puigmal, le domaine de ski le plus haut des Pyrénées s’essaie à la résurrection cette semaine. Plan de continuation sur trois mois et appel de fonds auprès des collectivités. Et descente en poudreuse au bord du précipice financier.
Le 18 octobre dernier les passionnés catalans du ski free ride, les dingues de poudreuse dans le grand cirque de Puigmal avait fini par se faire une raison. Le tribunal de commerce de Perpignan avait prononcé la liquidation de la société Puigmal 2900. Cette société privée exploite depuis juillet 2021 le site et les remontées mécaniques de la station en Délégation de Service Publique contractée pour le compte de la commune d’Err (Pyrénées-Orientales). « L’année dernière, nous avons souffert du manque de neige. La saison de ski ici a vraiment démarré fin janvier pour un résultat décevant : 8000 journées-skieur ce qui est insuffisant pour boucler notre budget » explique Eric Matzner-Lober le président convaincu que la situation financière est devenue intenable avec une dette de 400 000 € dont 200 000 de dettes fiscales d’un million d’euros. Les six actionnaires ont déjà abandonné leurs comptes d’associés après avoir investi 500 000 €. Mais le liquidateur judiciaire a estimé, de son côté qu’on pouvait parier sur un plan de continuation de trois mois, le temps de mobiliser des partenaires et les collectivités territoriales. Il a finalement obtenu gain de cause le 25 octobre dernier puisque le tribunal de commerce est revenu sur sa décision pour commencer la saison de ski et la conduire à minima, jusqu’au 18 janvier. C’est ce qui permet de sauvegarder les emplois (une vingtaine en pleine saison). Puigmal est aussi un haut lieu de trail pour les coureurs en montagne réputé des deux côtés de la frontière. Et les réinventeurs de Puigmal avaient réussi à mobiliser plus de 150 socios ayant investi entre 1000 et 1200 € dans ce projet passionné de réouverture. Puisque Puigmal s’était déjà une première fois engourdie en 2013 avec une dette cumulée de 9,8 M€ supportée depuis par les collectivités locales.
Les amateurs de glisse en pleine nature dans un univers rustique, au grand large des constructions avaient déjà dû faire une croix définitive sur les pentes de Puyvalador dans le Capcir. Un sérieux différent entre la municipalité avait conduit en octobre 2022, à la fermeture des remontées rouvertes à minima.