Le jour se lève sur le nouveau millésime des différents terroirs de la Vallée du Rhône. La vinification est en cours. Mais, après une campagne de tous les dangers de réchauffement, les chefs de file sont enfin rassurés et même enthousiasmés par les premiers jus dans les cuves. Les vignes ont tenu le choc thermique.
Pendant cette année, les nerfs des producteurs de la vallée du Rhône ont été mis à rude épreuve dans un contexte de sécheresse extrême. Dans les domaines, on a pu notamment tester les capacités de résistance des cépages dans des conditions jusque-là jamais rencontrées. Les premières dégustations des jus, après les vendanges, ont permis de lever toutes les inquiétudes. « Qualitativement, il s’agit de l’un des meilleurs millésimes de ces cinq dernières années, particulièrement excellent pour les vins rouges avec, déjà, une magnifique couleur et de la structure grace à de très bonnes maturités. Cette année, le resserrement des maturités a permis une vinification directement assemblée. 2022 est un millésime riche qui affiche un joli potentiel de garde et d’évolution » estime Philippe Pellaton, président d’Inter-Rhône.
Les écueils inédits du climat
Pour en arriver là, les parcelles de la « Grande Vallée » ont dû traverser bien des écueils climatiques et les vignerons des nuits de doute dans un cycle végétatif inédit. La campagne avait débuté avec un mois d’octobre particulièrement pluvieux mais immédiatement prolongé par un hiver très doux, marqué par un déficit pluviométrique marqué touchant l’ensemble des différents terroirs rhodaniens (entre 53 % et 97 % de déficit). Au printemps, les parcelles ont été confrontées à une intense vague de froid, entre le premier et le 5 avril. Puis le grand cycle du réchauffement a repris son cours, avec un mois de mai donné, régionalement comme le plus chaud depuis le début du XX eme siècle.
Les épisodes orageux de juin ont ensuite laissé place à une inédite période de chaleur intense entre le 1er juillet et le 13 août sans aucune trace de précipitation pour des sols déjà en manque d’eau. Le salut de ce millésime est sans doute arrivé après le 15 août avec des pluies plus ou moins intenses selon les terroirs qui ont permis au vignoble de se ressourcer et aux raisins de poursuivre ainsi le cycle de la maturité écartant ainsi une excessive potentielle hausse des degrés d’alcool.
Légère précocité des vendanges
Dans la vallée du Rhône, les vendanges ont finalement débuté le 22 août soit une précocité de 8 jours par rapport à 2021. Cette précocité atteint parfois les 20 jours dans certains secteurs. Dans la partie méridionale des vignobles, la confiance des vignerons a été mise à rude épreuve. « Il a fallu identifier, parcelle par parcelle, les maturités optimales et malgré ce démarrage précoce, les vendanges se sont poursuivies jusqu’à début octobre » explique Denis Guthmuller, président du syndicat des Côtes-du-Rhône. Dans la partie septentrionale de la vallée du Rhône, on tire aussi des enseignements positifs de cette année végétative sans précédent. On met en avant des tanins fins, d’une grande douceur. Et on se
réjouit de la phénoménale capacité de la vigne à s’adapter notamment pour le cépage Syrah comme à Saint Joseph.
En 2021, dans la vallée du Rhône, il s’est récolté 2,6 million d’hl sur une surface stabilisée de 66 402 hectares. Afin de commercialiser 304millions de bouteilles (2021). Il existe pratiquement 1500 unités de production dont un peu plus de 90 caves coopératives. La légende veut que seconde on débouche dans le monde 7 bouteilles de la vallée du Rhône.
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