la rédemption par le rugby international

Mohamed Haouas à sa sortie de l'audience.
Mohamed Haouas à sa sortie de l'audience. (c) Christian Goutorbe

 

Me Marc Gallix, l’avocat de Mohamed Haouas, ne fera pas appel de la décision du tribunal de Montpellier. Et le parquet a été suivi à la lettre par les juges qui ont condamné le pilier de l’équipe de France à 18 mois de prison avec sursis. Fin de séquence judiciaire.

Pendant pratiquement la durée d’un match de rugby, Mohamed Haouas se sera beaucoup dépensé pour convaincre le tribunal correctionnel   de Montpellier (Hérault) de son évolution personnelle. Silhouette massive à la barre, il joint les gestes à la parole pour assurer que le temps des mauvaises influences du quartier du Petit Bard de Montpellier est fini. Qu’en huit années il est passé à autre chose, qu’il a construit sa vie par le travail et le sport de haut niveau. Il est aujourd’hui pilier international en équipe de France et au MHR équipe actuellement en forme en Top 14. Il a une famille, une maison et deux enfants. Et quand il retourne au Petit Bard, quartier paupérisé, ultra-violent, à l’époque de son enfance, c’est pour y visiter sa maman et tenter de convaincre les jeunes qui trainent d’embrasser carrière avec ou sans ballon. Des cambriolages survenus entre février et avril 2014 et dont on l’accuse, il n’en parlera pas et reconnaîtra tout juste en procédure avoir transporté des cartouches de cigarettes dont il ne connaissait pas l’origine. La tâche de la clarification judiciaire, il  en laisse le soin à son avocat qui reconnaîtra « des éléments techniques » pour trois des expéditions nocturnes de ces quatre hommes gantés cagoulés, de noir vêtus, dans les bureaux de tabac. Et qui redira avec force la trajectoire exemplaire de ce garçon arrivé à onze ans au Petit Bard, sans père ni grand frère pour le protéger. Mohamed Haouas a été  reconnu coupable sur tous les chefs de mise en examen. A la sortie de l’audience, Mohamed Haouas, pilier infatigable et rapide, est apparu plus léger comme soulagé de cette suspicion du passé, vieille de huit longues années. « Ainsi la page est tournée la page » a-t-il expliqué en substance. Me Gallix a confirmé qu’il n’y avait pas matière à interjeter appel. Le condamné a un mois pour payer une amende de 15000 €, soit un mois de son salaire actuel (mais avec une remise de 20 %).