L’économie de cueillette de Saint Thomas

Cueillette des cerises
Pierre-Jean Savoldelli, le propriétaire du domaine de Saint Thomas, avec un client, Yannick, passionné de cueillette. Copyright Photo TopSud News

Depuis début mai, par dizaines, chaque jour, les autochtones de la Côte radieuse, leurs visiteurs ou les résidents des campings d’Argelès-Sur-Mer (Pyrénées-Orientales) jouent les étourneaux dans la cerisaie du domaine de Saint Thomas. Avec l’amicale bénédiction du patron Pierre-Jean Salvodelli dont l’exploitation agricole, est dédiée à 100 % à l’économie de cueillette et à la vente directe. Ainsi donc les amateurs de cerises fraiches vont-ils de branche en branche, pour ramasser ce qu’ils  sont capables de porter, puis de manger et de cuisiner. « En moyenne, c’est deux kilos par personne, rarement plus, sans compter naturellement ce qui est dévoré sur le champ. Notre exploitation a été totalement conçue pour la vente directe et pour cette activité de cueillette. De mai à juillet cela  attire entre cent et deux cents personnes chaque jour dans notre établissement, qui ne se contentent pas des cerises » explique Pierre-Jean Salvodelli, ariégeois natif de Saverdun passionné d’agro-tourisme et installé depuis plus de trente ans dans le secteur Taxo d’Argelès.

Le paradis des « cerisophiles ! »

C’est lui qui a planté un millier de cerisiers pour cette activité de cueillette, quasi exclusivement. Cette année, les « cerisophiles » paient 1 € pour pénétrer sur la parcelle puis c’est au poids : entre 3 et 4,5 € le kg selon la période de la cueillette. Pour les moins courageux sous le soleil du Roussillon, des Burlat déjà ramassées sont en vente au caveau de Saint Thomas (6,95€ le kg). « Nous n’expédions pas de cerises dans les circuits commerciaux. Dans ce système-là, la rentabilité n’existe plus pour le producteur lorsqu’il est rémunéré 3 € et qu’il doit débourser de son côté 3€ le kg pour les frais de ramassage et le conditionnement. Avec la cueillette tout le monde gagne, y compris le consommateur » poursuit-il visiblement enthousiasmé par la tournure commerciale que prend son domaine de 25 hectares. Il produit et commercialise aussi des abricots (en ramassage, pas en cueillette) mais surtout du vin. Saint Thomas conditionne un millier d’hectos en année moyenne, en AOC Collioure, une valeur sure sur le marché des belles bouteilles ou en IGP Côtes Catalanes. Pierre-Jean Salvodelli et son épouse Laurence ont notamment été choisis pour vinifié la fameuse cuvée Furbury du célèbre avocat Éric Dupont-Moretti, propriétaire de quelques minuscules mais précieuses parcelles accrochées aux terrasses qui dominent Collioure. Et qui donnent depuis 2014, trois mille bouteilles en blanc et en rouge d’exception. Pour augmenter encore un peu plus la notoriété de Saint-Thomas.

Domaine de Saint Thomas. Les Honors. À Argeles-Sur-Mer (Pyrénées-Orientales).