Ce pastis du Larzac qui fait pleurer Marseille

Pastis du Larzac

Les fans de Raimu et de Fernandel, les buveurs du pastis de Marseille et surtout les fabricants provençaux d’apéritifs, ont de quoi se faire du souci. Au-delà des inquiétudes légitimes autour du Stade Vélodrome, voici qu’une petite entreprise artisanale de Nants aux confins de l’Aveyron et de l’Hérault, entre dans la bataille commerciale du pastis. Cette micro-entreprise entend prendre toute sa place sur les zincs après avoir pris sa part de lumière, au salon de Paris. Depuis deux ans le pastis des Homs, un hameau de la commune de Nants, obtient la médaille d’or au concours général agricole au nez et à la barbe des multinationales et des figures de l’apéritif anisé de Provence ou de Corse. C’est la plus haute distinction que l’on peut décrocher après dégustation à l’aveugle par un collège de professionnels et d’amateurs de pastis. Mieux, ou pire pour les provençaux, la petite entreprise « Les Aromatiques du Larzac » vient d’être reprise par Romain Debord et Marion Renoud-Lias, un couple de jeunes dynamiques. Ils entendent faire boire leur pastis partout en France. « Jusque-là, nous étions distribués chez des cavistes en Languedoc, en Ile de France et en Belgique, plus les ventes sur l’exploitation et sur le site internet. Nous allons fortement développer la commercialisation de notre pastis et les autres références aromatiques » explique Romain, diplômé en agronomie. Ils viennent de doubler la surface de culture de plantes aromatiques pour élargir le marché des produits maisons, une quarantaine de références, dont La Chantelune (gentiane de l’ Aubrac), l’églantine des Causses ou la liqueur de gratte-cul. Et ils ont signé, avec José Bové, député européen et surtout président des Terres Du Larzac,un bail emphytéotique au printemps dernier pour exploiter ces terres de culture. « Notre pastis est fabriqué à partir de l’anis et de la réglisse bien sûr, mais nous y incorporons une quinzaine de plantes aromatiques dont une bonne dose de fenouil qui fait ressortir la saveur anisée » ajoute Marion. Tous ces produits sont préparés, réalisés et conditionnés sur place, au domaine, dans la vallée de la Dourbie grâce à deux alambics une fois que les plantes aromatiques ont été récoltées. « Les gens apprécient. Et les connaisseurs sont capables de retrouver des saveurs différentes en bouche » poursuit Romain enthousiasmé par la perception du petit jaune aromatique du Larzac. Qui va devenir Le Pastis du Larzac.