Trois cents activistes du CRAC-Europe (Comité radicalement anti-corrida) ont transformé ce dimanche la petite ville de Rodilhan (Gard) en camp retranché. Ils entendaient dénoncer les séances de torture et de barbarie sur animaux lors de la dernière corrida de la saison tauromachique dans le Sud-Est de la France. « Ce lieu est pour nous symbole de la barbarie qui se perpétue dans onze départements français où des corridas sont toujours organisés. Notre vocation n’est pas d’empêcher la tenue d’une corrida mais d’ avertir ceux qui y participent et le grand public » explique Didier Bonnet le porte-parole du CRAC-Europe. La mobilisation a engendré la colère des aficionados qui ont dû emprunter des chemins détournés, sous la protection des gendarmes, pour accéder aux arènes. « Nous sommes en dehors d’une situation légale aujourd’hui. Il est totalement anormal que nous ne puissions pas nous rendre tranquillement à cette corrida. Nous ne sommes pas un pays en guerre que je sache » s’exclame Pierre un passionné venu de Béziers qui a essuyé les insultes et les cris de haine des manifestants au moment de sortir du village en convoi sous la protection d’une double cordon de gendarmes. La mobilisation, par le préfet, des forces de l’ ordre déployées en interposition a permis d’éviter un affrontement direct et musclé entre les militants du CRAC et les acteurs du monde taurin.