Pic du Canigou : moins d’autos, plus de randos

Finie la montée en auto pour rejoindre le paradis du refuge des Cortalets.

Le syndicat mixte du grand site du Pic du Canigou entend développer son offre touristique pour les six années à venir et réduire le trafic auto dans le massif.  Il s’agit pour les acteurs de ce vaste territoire des Pyrénées-Orientales (23 000 hectares) qui mélange haute montagne, piémonts  et vallées,  de conserver jusqu’en 2024, le label Grand Site de France décroché en 2012. « L’attractivité du Massif du Canigo ne peut pas seulement reposer sur l’ascension proprement dite du pic.  Bien au contraire !  Il existe des circuits de randonnée dans le massif et même autour du massif avec vue panoramique. Nous  venons  de créer le tour de Santa Anna,  sur 48 kilomètres et trois jours de marche. Et ces formules peuvent générer du développement économique dans les villages de la zone » explique Ségolène Neuville, la présidente du syndicat qui conduit le projet en concertation avec les populations. Une dizaine de conférences-débat doivent se tenir jusqu’à la mi-décembre pour expliquer les changements qui peuvent intervenir  dans le périmètre.

Les autos éconduites des Cortalets

La révolution la plus notable concerne  la modification envisagée de la desserte automobile du refuge des Cortalets perché  à 2167 mètres d’altitude. Ce replat permet de partir à l’ascension du Canigou qui le surplombe.  Jusque-là les particuliers avaient la possibilité de pouvoir monter avec leur propre véhicule pour se garer en dessous du refuge. Mais à leurs risques et  surtout périls automobiles. « Chaque saisons des  centaines  de personnes sont incapables de redescendre par leur propre moyen pour cause de carter d’huile fendu ou de pneus déchirés. Aujourd’hui, la piste n’est plus praticable pour les  véhicules des particuliers « estime Thibaut Valette,  transporteur des Cavarelles du Conflent qui dessert les Cortalets en véhicules 4×4. « Nous cherchons le meilleur endroit possible, autour de 1500 mètres d’altitude pour que les visiteurs puissent laisser leur véhicule et poursuivre en randonnée à pied. Ce sera environ 2h00 de marche pour rejoindre  les Cortalets » indique Ségolène Neuville qui espère  le changement pour la prochaine saison. « C’est une adaptation qui va  profiter à tout le monde.  D’ailleurs les  personnes qui montent aux Cortalets  à pied aujourd’hui sont de plus en plus nombreux. On note même un tassement de la montée des véhicules vu que c’est quand même très inconfortable et surtout risqué pour la mécanique.

Le syndrome de la dépanneuse

Et les automobilistes arrivent chez nous bien plus stressés que les marcheurs » analyse Thomas Dulac, guide de haute montagne et patron du refuge. Il encourage ses clients à explorer les multiples  sentiers, tous magnifiques qui permettent d’accéder  au sommet de la montagne sacrée des Catalans. Dans le massif du Canigou, on note une belle augmentation du nombre de Vttistes (le doublement quasiment). Visiblement l’énergie électrique embarquée leur donne des ailes. Mais aussi une progression sensible du nombre de randonneurs à pied. Tous sont  unis par le bonheur  simple de marcher. Et  aussi  par le désir d’éviter le syndrome de la dépanneuse  en pleine montagne.