Les navires marchands vont devoir s’équiper en système de purification des eaux de ballast qu’ils relâchent à l’arrivée au port. C’est une convention internationale, signée en 2004 et qui vient d’être ratifiée, qui le dit. Or, l’ambitieuse PME Bio-UV de Lunel est la seule entreprise française à être aujourd’hui agréée pour opérer sur ce marché mondial à 15 Mds €. “Il y a cinquante sociétés dans le monde capable d’équiper les bateaux. Nous sommes la seule entreprise française à avoir obtenu l’agrément du ministère de l’environnement. Et nous avons déjà équipé une centaine de navires notamment immatriculés en France » explique Benoit Gillmann, président fondateur de Bio-UV qui a investi la forte somme de 6M€ en trois ans, en R&D, brevets et certifications, « ce qui est une somme colossale pour une petite entreprise » poursuit-il. Mais l’effort a permis de mettre au point Bio-Sea, une machine révolutionnaire capable de purifier aux ultra-violets les eaux trop souvent souillées (espèces invasives, bactéries). L’enjeu mondial est énorme. Puisque les pays développés, tous concernés par le commerce maritime international doivent dépenser des sommes folles, pour lutter contre les épidémies et dépolluer les eaux des ports. La ratification par la Finlande, survenue en septembre dernier, déclenche la mise en application de cette convention internationale le 8 septembre 2017. “Il s’agit-là d’une étape déterminante pour la santé de notre planète » indique Kitach Lim, secrétaire général de l’ OMI (organisation maritime internationale) considérée comme le gendarme de la marine marchande mondiale partie en guerre contre les agents pathogènes présents dans les eaux de ballast ainsi que les organismes aquatiques nuisibles. L’OMI brandit déjà les menaces de sanction pour les armateurs oublieux : 300 000 € d’amende, voire incarcération du capitaine. A ce prix-là, méduse à crêtes, moule zélée ou souches de choléra ne pourront plus voyager “clandestin”.