La grande aventure de paille de Kévin

Kévin Choquert : faire découvrir ou redécouvrir la construction de paille

Kévin Choquert
Kévin Choquert

1500 kilomètres à pied

Jusqu’au 13 juillet prochain, Kévin Choquert, un jeune ingénieur en construction durable marche pour la paille. Entendez qu’il défend ainsi une nouvelle manière de concevoir les bâtiments avec le matériau paille. Il achèvera son périple, un véritable tour de France, le 13 juillet prochain sur les Champs Elysées après avoir parcouru 1500 kilomètres à pied.

Il était parti de Limoux (Aude) le 26 avril dernier sous des trombes d’eau. Depuis, il a promené sa botte de Paille de 12 kilos qu’il porte en guise de sac à dos, de Montpellier à Sommières (Gard), d’Uzès jusque dans le Vercors.

Chemin faisant il multiplie les contacts, visite les maisons et les chantiers de construction paille. « C’est vraiment une expérience très enrichissante pour moi. Le plus souvent, je suis hébergé par des acteurs de la filière paille. Cela permet d’échanger sur les différentes expériences de chantier. Et puis sur la route, vraiment, ce sont des contacts toujours renouvelés, le plus souvent avec des randonneurs à qui je fais découvrir la construction de paille » explique Kévin, qui se trouvait le dimanche 21 mai dernier sur la route entre Grenoble et Lyon, entre deux conférences dans les écoles d’architecture. « Les jeunes étudiants en architecture sont très friands d’informations sur les nouveaux matériaux. Ils ont une vraie curiosité sur la paille, matériau, peu cher, disponible pratiquement partout en France et hyper-isolant » poursuit Kévin.

« Six cents bâtiments en paille chaque année »

De fait, les gens découvrent qu’il est parfaitement possible de construire non seulement des maisons individuelles mais aussi des bâtiments en paille. « À Saint-Dié dans les Vosges, un immeuble de logements sociaux est en voie d’achèvement sur sept niveaux. Il se construit environ six cents bâtiments en paille chaque année en France. Le phénomène est en développement car nous formons de plus en plus de monde, artisans ou auto-constructeurs à la maîtrise de ce type de chantier » ajoute Dirk Eberhard le président du réseau français de la construction Paille. Si le matériau est peu coûteux, il réclame une main d’œuvre importante.

À Dions dans le Gard, on en sait quelque chose. « Certes les bottes de paille n’ont pas coûté très cher pour transformer un studio en maison de 130 mètres carré (ndlr environ 1500 €) mais c’est vraiment du travail. Il faut avoir beaucoup de temps disponible pour façonner les bottes et puis surtout pour les enduire » raconte Colette Inganni dans le Gard dont la construction est aujourd’hui hors d’eau et hors d’air. Enfin !

Dans les semaines qui suivent la route de la paille conduira Kévin, de Lyon à Clermont-Ferrand via Thiers. Puis Nantes, Rennes via Notre-Dame-Des-Landes. Avant de rejoindre Versailles puis les Champs-Élysées. Sur la route de la paille on peut se proposer pour héberger Kévin ou pour faire avancer « Pepe », son fourgon aménagé. Et ainsi participer à sa manière à l’aventure française de la Paille.

Tous les renseignements sur le site : www.participaillons.fr