Sur la scène de la feria de Nîmes, des jeunes guitaristes de la Placette et des compagnons de la longue route de Ricardo Baliardo, ont rendu un hommage musicale à Manitas de Plata décédé à Montpellier en novembre 2014. « Ce concert, c’est forcément beaucoup d’émotion. Il ne se passe pas une seule journée sans que je joue un morceau de mon grand-père » confie Kema, petit-fils du virtuose lui-même virtuose et discret, guitariste avec Chico et les Gypsies.
Le protégé de Django Reinhardt
Dans la foule, on croise des amis, des cousins, toute la famille de Manitas de Plata pour un hommage musical qui aura finalement tardé à venir sur les terres d’origine et de vie du plus grand guitariste gitan après Django Reinhardt. « J’ai proposé cet hommage qui colle parfaitement à la culture musicale de la ville. Ici, il y a de nombreux guitaristes gitans de grande qualité. La municipalité a de suite accepté de l’organiser. Le flamenco fait partie intégrante de la ville et de la feria » explique Roé, guitariste, chanteur et programmateur des spectacles de l’édition 2017 de la feria. Les « fils de Manitas » enchaînent : Por el camino de Ronda, Malaguenas Flamencas…
Les frères de musique de Manitas de Plata
Sur la scène donc, voici les frères de musique de Manitas De Plata. Mario, guitariste et danseur entre en piste avec sa fille Carmen, alias Nina de Fuego. « Manitas, nous a tout appris. Il a fait notre carrière. Il m’a appris à me tenir, bien droite, à danser et il m’a fait voyager dans toute l’Europe » rappelle la danseuse qui a enflammé les planches. Deux jours plus tôt, plus convenu mais qui durera dans le temps la ville de Montpellier a dévoilé la statue de Manitas de Plata.
La sculpture en bronze a été placée à un endroit stratégique : sur la place de l’hôtel de ville. « Ici, à Montpellier, les plus anciens se souviennent de ce jeune guitariste qui jouait sur les terrasses du café. Manitas De Plata est un des grands hommes de Montpellier » explique Philippe Saurel, le maire de la ville qui a tenu la promesse qu’il avait faite à la famille et à tout le peuple gitan, lors des obsèques du guitariste qui avaient attiré une foule considérable au complexe funéraire de Grammont. « Déjà, les gens viennent, nombreux l’immortaliser. Et puis très rapidement, cela deviendra le point de rendez-vous sur cette place immense. Peut-être même, qui sait, le rendez-vous des amoureux » s’exclame José, un fan de Manitas de Plata, ce petit guitariste qui avait ébloui, le grand Lucien Clergue, Picasso, Jean Cocteau et Brigitte Bardot, au sommet de son art. Et de notre musicale passion.